Ayant été bien « brassés » à l’automne dernier, nous espérions de belles journées d’été pour s’éclater sur de superbes links. Et bien, L’Irlande, même en Juillet, pas besoin de crème solaire, bonnet vissé sur la tête, nous sommes partis pour un combat de 4 jours dans les dunes à l’extrême Ouest du pays (et de l’Europe) dans le comté de Mayo.

4 links au programme : Strandhill GC, County Sligo, Enniscrone et, pour finir, le Carne Golf Links, « At The Edge of The Earth » comme on vous l’indique à l’entrée du club.

 


STRANDHILLS

StrandhillStrandhills n’est pas un parcours des plus prestigieux comparé à son illustre voisin, le County Sligo, mais alors quel golf ! Un links très brut, on arrose et on soigne uniquement les greens, pour le reste, on laisse faire Dame Nature.

Esthétiquement, en voyant les fairways, on peut avoir un doute en arrivant dans ce club de membres. Mais détrompez-vous, vous aurez toujours de supers lies sur des fairways superbement dessinés au bord de la plage de Strandhill. Un parcours très bien équilibré, avec de courts Pars 3 compensés par des Pars 4 monstrueux vent contre. On a adoré, c’est vraiment ludique et les trous sont très visuels ce qui n’est pas toujours le cas sur des links. L’enchainement 5 à 8 est de toute beauté, avec un coup de cœur pour le 13, le bien nommé « The Valley » avec une attaque de green des plus surprenantes, le mini green étant situé dans le cratère d’une dune.

 


COUNTRY SLIGO GC

Le « must have » était programmé le 2eme jour avec le County Sligo GC. Il vaut faudra dépenser 240 € pour évoluer sur ce bijou, le prix à payer pour jouer un top 100 mondial, mais à faire une fois dans sa vie. Nous n’avons pas pu résister… Posé sur une lagune, le site est déjà exceptionnel de beauté. Le club-house est superbe, un immense putting green vous accueille, une belle zone de petit jeu est à votre disposition, histoire de faire quelques sorties de bunker, car sur le parcours, on en compte beaucoup (et de belle taille), façon British Open.

County Sligo GCL’entretien est remarquable du tee au green, et sincèrement, à part les 3 premiers trous bien conçus mais pas mémorables visuellement, à partir du 4, c’est un feu d’artifice jusqu’au 18. Joué par un temps typiquement irlandais, parfois en polo, souvent en pull et en veste de pluie, le tracé est très exigeant. Le retour est vraiment spectaculaire, vous êtes cernés par la mer et la lagune, et les coups de golf à jouer sont très délicats. Sur le 12, le trou signature, l’attaque de green vous donnera des frissons. Vent avec, contre, travers, l’architecte Harry Colt a bâti un parcours qui mettra vos nerfs à l’épreuve. Les Pars 3 comme le 13 ou le 16 vous rendront fous.

Resistance et résilience sont les maitres mots pour dompter ce parcours merveilleux. Bernhard Langer joua ici un links pour la première fois en tant que Pro. Il restera finalement 2 semaines sur place, complétement conquis par l’extraordinaire expérience que propose le County Sligo.

Petite soirée décompression à Sligo, petit bourg le long de la Garvoge River, haut lieu de la pêche du saumon et des pubs… évidemment. Ne manquez pas une soirée au Snug ou autres, l’accueil y est toujours fort sympathique et festif, surtout après quelques Guiness.


ENNISCRONE GC

Enniscrone GCJour 3, on prend la route plus à l’ouest pour découvrir Enniscrone GC. Nous sommes ravis d’y voir un practice range, ce qui est peu fréquent sur ces links, c’était parfait pour évacuer les bières de la vielle. En polo au départ du 1, une légère brise, on s’attend à une belle journée. Malheureusement la suite fut plus compliquée avec une belle dépression qui nous rinça durant 12 trous (les plus beaux en plus). Enniscrone, c’est d’abord la hauteur des dunes qui vous surprend, elles vous écrasent d’ailleurs au fil de la partie… Encore un combat ce links ! Les fairways serpentent, montent et descendent, le driving doit être affuté pour avoir des seconds coups jouables. Les kicks peuvent être aléatoires, mais c’est aussi çà de jouer un links. Les roughs comme ailleurs sont peu accueillants. Une pré-tonte de 5 mètres, plus loin, c’est « chachis » assurés et balle perdue.

Après un départ tonitruant dans les dunes, l’enchainement du 6 au 9, sur une plaine très ventée manque un peu de charme pour un links. Par contre, encore une fois, nos amis Irlandais ont soigné le back-nine avec des trous vraiment exceptionnels sur le retour. Mention spéciale pour le trou 16, un par 5 sublime. Les greens ondulés sont bien protégés par d’énormes pot-bunkers, les mises en jeu sont compliquées par un vent travers ou il faut souvent s’aligner «plein bush» pour espérer voir votre balle revenir sur la piste. Il faut croire en son swing et à ses choix de clubs (parfois 3 de plus que d’habitude). Un vrai défi sous cette pluie battante. Cela étant, le parcours n’est pas très long et heureusement.


CARNE GOLF LINKS

Nous enchainons avec 1h de route supplémentaire pour arriver à l’ouest de l’ouest, dans le petit village de Belmulett qui abrite un petit port, 2 pubs et 1 parcours mythique, le Carne Golf Links. Là nous sommes vraiment « au bout du monde », sur une presqu’ile. Petite brise à notre arrivée et 13 degrés en ce mois de Juillet. Ne cherchez pas d’images, vidéos et autres, Carne dispense peu d’infos sur le Net, un peu comme s’il voulait rester caché. D’ailleurs le club-house se dévoile au dernier moment, figé dans les dunes et bien balayé par les vents, vous êtes encerclés par la mer.

Carne Golf LinksLe ton est donné dès le 1, superbe par 5 à l’aveugle, le green se découvre en contre bas, logé au creux d’une dune et cerné par de grandes herbes bougeant au gré des rafales de vent. Ce sera le cas toute la partie, tous les greens sont bordés « d’herbes à lions », terriblement intimidant mais cela dessine magnifiquement le parcours.

Dès le 2, vous avez la mer en toile de fond avec le vent bien « dans le nez » évidemment. Les trous sont tous fabuleux à jouer, comme le 4, petit par 3 les pieds dans l’eau, ou le 7 ou vous pouvez jouer 3 clubs différents pour attaquer le green. Il faut être créatif, et c’est le charme des links. Le retour est plus costaud, il faut vraiment taper fort pour faire des reguls. Pas un par 3 avec une canne inférieure à fer 6 (sans parler du 16 avec un bois 3 en mains !), seul répit sur le 13 où nous avons un putt pour eagle. Du beau temps, 50 km/h de vent seulement, quelques jolis grains pour vous rafraichir et vous arrivez au bout de ce links du bout de monde qui valait bien les 3h30 de route pour rentrer à Dublin.

Voilà longtemps que nous souhaitions découvrir ces links, loin des usines à green-fees pour américains que sont Waterville, Tralee, Ballybunion et consorts. Certes, il faut faire un peu de route pour aller de golf en golf dans le comté de Mayo, mais si vous aimez l’authenticité des links et rencontrer les Irlandais, le coin vaut vraiment le détour.

 

Si vous l’avez manqué, retrouvez notre précédent trip golfique en Irlande